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Agnès Kucera

Artiste peintre

Visite d'atelier sur rendez-vous

Tannacker 12
2565 Jens
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Avez-vous déjà observé la perfection d’un chou romanesco ou la finesse d’une fleur de la passion? Moi, tant de beauté m’inspire et m’interpelle: j’ai envie de m’approcher des trésors de la nature, de peindre des structures que l’on retrouve à différentes échelles, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.

Est-ce que je m’inspire du dos d’un crocodile ou de la Cordillère des Andes? J’apprécie ce sentiment de liberté et d’unité. J’aime jouer avec les couleurs et chaque fois qu’elles m’offrent un accord harmonieux, je m’émerveille.

Les peintures joyeuses des Aborigènes d’Australie, un peuple dont je me sens proche, me touchent énormément. Elles m’inspirent car elles expriment une sagesse vieille de plus de 40’000 ans et traduisent un lien intime avec la nature.

En peignant, je retrouve mon instinct, un savoir qui vient de loin et qui me raconte la Vie, son origine, mon origine. Cette histoire qui me fascine, j’ai envie de la partager avec vous.

Dernières créations

Eliya

Endora

Mepunga

Sokobaw

Portrait

Née en 1974, je grandis à Bienne dans une famille sensible à l’art. Durant toute mon enfance, ma mère, experte en la matière, m’initie à une multitude d’activités créatrices. J’apprends à percevoir la beauté des paysages, à m’arrêter devant celle plus discrète d’une fenêtre fleurie ou d’une vieille porte chargée d’histoire. A 20 ans, j’obtiens une maturité en langues modernes et hésite à me lancer dans une voie artistique. Je tiens à me perfectionner en allemand et en anglais, rêve de parcourir le monde, de rencontrer des gens de différentes cultures et saisis finalement l’opportunité de partir une année à l’étranger. Cette expérience extrêmement enrichissante me permettra de découvrir l’agriculture, le chant, de faire du théâtre et aussi de m’excercer à la peinture.

De retour en Suisse, un peu déboussolée, j’entreprends une formation commerciale puis travaille plusieurs années dans l’administration de la vente. Je me sens à l’étroit, pas vraiment à ma place. Il me manque quelque chose.

A la recherche de nouveaux horizons, je pars trois mois dans le désert en Namibie. Ce nouveau voyage m’aide à découvrir qui je suis et ce dont j’ai vraiment envie. A mon retour, je dois toutefois gagner ma vie. Ma formation d’employée de commerce me permet de retrouver du travail mais au fond de moi-même, je rêve de m’épanouir artistiquement.

En 2007, je fonde une famille et quitte mon emploi. Après des journées où résonnent rires et pleurs d’enfants, je retrouve le silence de la nuit et mon désir toujours plus fort de peindre et de créer. Cette fois, je ne lâche pas: je me lance, prends de plus en plus de plaisir, ose enfin exprimer ce qui est au fond de moi et le vivre. J’ouvre les vannes et ça déborde… je me laisse porter par ce torrent et tout simplement, par la joie de vivre ma passion!

Les couleurs et moi

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les couleurs.

Ayant passé une grande partie des premières années de ma vie dans l’univers blanc des hôpitaux, je pense qu’elles m’ont manqué. J’avais soif de couleurs. Les retrouver était synonyme de retour à la maison, donc d’une grande joie. Aujourd’hui, j’ai conservé cette sensibilité, ce besoin et surtout ce plaisir!

Le plus beau souvenir de toute ma scolarité est sans doute celui de mon exposé sur les colorants alimentaires. J’étais impressionnée et amusée de voir l’impact des couleurs sur mes copains de classe: pourquoi avaient-ils tant de peine à manger les petits pains bleus et verts que j’avais cuits le matin même? Par ailleurs, pourquoi étaient-ils tous persuadés de goûter un yogourt aux myrtilles dès que j’ajoutais secrètement trois gouttes de colorant bleu à un yogourt aux fraises qu’ils venaient d’identifier correctement? Et moi-même, pourquoi avais-je choisi de porter un pull rouge pour venir parler devant la classe? Par besoin d’énergie, de confiance en moi? Ce jour-là, je compris l’importance des couleurs dans nos vies.

Après trois mois passés dans le désert, je n’oublierai jamais la terre brûlée de Namibie.

Un rouge-orange unique, puissant. J’habitais au Camp Gecko, un lodge perdu au milieu d’étendues immenses. Le temps n’existait plus, le monde avait disparu. Que faire? Le désert offre des silences qui en disent long: totalement libre pour la première fois de ma vie, je choisis … de peindre! J’ai réalisé une multitude de geckos, des minuscules et des gigantesques, sur à peu près tous les murs du camp. J’ai aussi décoré les bungalows en peignant divers motifs africains. Un jour, un employé issu de la tribu Owambo me demanda si je pouvais peindre un gecko dans sa hutte. Je me suis donc retrouvée chez lui, seule Blanche dans l’intimité de sa famille. J’étais concentrée sur ma peinture, ça sentait le feu de bois, des enfants riaient, quelqu’un chantait. Tout à coup, j’ai été saisie d’un sentiment aussi fort qu’inattendu: le sentiment d’être enfin chez moi, à la maison. Alors que tout aurait dû m’être étranger, tout me semblait familier. J’étais à ma place, soulagée et heureuse. Aujourd’hui, si mes peintures ont quelque chose d’ethnique, je ne peux pas vraiment l’expliquer. C’est comme ça, ça fait partie de moi.

Le ciel étoilé de Namibie m’a émerveillée. Imaginez le désert, aucune source lumineuse à des centaines de kilomètres à la ronde; la lune, la voie lactée, des constellations à l’infini. Une toile indigo et des milliards de milliards de petits points … divin!

Voyager… quelle magnifique expérience!

A chaque fois, je reviens profondément marquée et l’esprit un peu plus ouvert. Comme disait Montaigne « L’homme fait le voyage et le voyage fait l’homme ». J’aime découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles saveurs mais aussi de nouvelles gammes de couleurs. C’est incroyable ce que les tonalités peuvent changer selon les régions du monde! En Suisse, la palette se compose essentiellement de bruns, de gris, de verts alors quel émerveillement de se retrouver soudain dans l’univers des couleurs des Caraïbes: la coque d’un bateau rouge corail qui traverse une mer émeraude … mais aussi le doré et le gris foncé, lorsque la luminosité tropicale lutte contre un ciel orageux.

La Provence m’a aussi beaucoup touchée. Quel subtil mélange de couleurs et d’odeurs! Et les carrières d’ocre de Roussillon … des pins, des collines où l’on peut courir dans la couleur, se rouler dans les pigments, un vrai délice d’enfant!

Et le bleu des glaciers, intense, phosphorescent…
Sans parler des reflets magiques de l’opale ou de la labradorite …